Le geste généreux du sauvetage en mer remonte à des millénaires. Les premières traces écrites de sauvetage viennent du droit romain qui en fait une obligation. Plus tard, Louis XIV, par une ordonnance de 1681, recommandait de toujours secourir quiconque étant en danger de se noyer. Par le passé, les périls en mer font partie du quotidien des familles du littoral et des centaines de marins disparaissent chaque année dans les approches de l’Europe. Il aura cependant fallu attendre la fin du XIXe siècle pour voir la création d’un sauvetage organisé. C’est en Europe (d’abord en Angleterre puis en France) que se sont installées les premières stations de sauvetage équipées de canots conçus à cet effet.
Les premiers canots de sauvetage
La première embarcation à mériter le nom de canot de sauvetage, l’Original, (L : 9,10m – l :3 m – deux bouts pointus, bordés de liège pour l’insubmersibilité) fut construite en Angleterre en 1790. En 1803, on en comptait une quarantaine sur les côtes d’Angleterre et d’Irlande. Le premier canot français, l’Amiral de Rosamel, sera copié sur le modèle britannique et mis en service à Boulogne en 1834 après le dramatique naufrage de l’Amphytrite en août 1833 devant Boulogne, qui secoua l’inertie française sur le besoin d’équipement de secours aux naufragés. Au XXe siècle, trois grands chantiers français seront reconnus pour leur expertise dans la construction de ces bateaux de sauvetage insubmersibles : Augustin-Normand au Havre, Lemaistre à Fécamp et Jouët à Sartrouville.
Naissance des sociétés de sauvetage
Au début du XIXe siècle, compte tenu des drames de la mer de plus en plus fréquents et coûteux en vies humaines, l’idée d’organiser le sauvetage est enfin admise par la communauté maritime. À Londres, un premier pas est réalisé avec la « National Institution for the préservation of lifes from shipwrech ». Peu après, en 1825, est créée une société de sauvetage à Boulogne, qui existe toujours. Vers 1850, on comptait pourtant en France 7 canots de sauvetage en service, dont un à Audierne, mais sans aide extérieure et disposant de moyens très limités. Le 12 février 1865, l’État français créait enfin la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN) dont le 1er président est l’amiral Rigault de Genouilly qui en avait inspiré l’idée. L’impératrice Eugénie, comme bienfaitrice, aidera la société naissante en offrant deux des premiers canots.
Mise en place des premières stations
Audierne est une des 4 premières stations créées dès 1865 avec Barfleur, Saint-Malo et Saint-Jean de Luz. Le choix d’Audierne, comme une des toutes premières stations, fut acquis lors de la première visite de l’inspecteur de la nouvelle société. En effet, le port était alors très actif (pêche et cabotage), avec un accès très dangereux par coup de vent de Sud-Ouest à cause de la formation d’une barre de vagues déferlantes à l’entrée. Le canot d’Audierne, dès sa mise en service, sera, à chaque coup de vent, pré-positionné près de cette barre et sauvera ainsi pendant des décennies de nombreuses vies humaines. En 1866, ce fut ensuite la création des stations de Sein, Ouessant, Groix, Roscoff. En 1867, 16 stations sont en service dont, en Bretagne : Etel, Le Conquet, l’Aber-Wrach et Perros-Guirec. Celle de Ploumanac’h sera créée par la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés le 22 décembre 1912, avec la mise à l'eau de son premier canot, le "Commandant Gentil".
Naissance d’une deuxième société de sauvetage en 1873
Quelques années plus tard, en 1873, l’avocat Nadault de Buffon fonde à Rennes une société de bienfaisance les « Hospitalier Sauveteurs Bretons » (HSB). Cette société est destinée à aider les familles victimes des périls en mer et améliorer les conditions de vie des marins. Le sauvetage en mer est aussi l’une de ses missions et elle aidera ainsi la SCSN. En 1945, les 2 sociétés SCSN et HSB se répartissent les stations, à reconstruire pour la plupart, après les ravages de la guerre. Audierne sera alors pris en charge par les HSB et donnera, en 1951, à son premier canot motorisé le nom de Nadault de Buffon en hommage à ce fondateur bénévole et mécène. De 1873 à 1967, les HSB ont assisté 2 600 navires et sauvés 20 000 vies humaines.
Naissance de la SNSM
Fusion des deux sociétés de sauvetage en 1967 pour donner naissance à la SNSM
En 1967 les deux sociétés HSB et SCSN fusionnent pour devenir la Société Nationale de Sauvetage en Mer, la SNSM dont le premier président est l’amiral Amman, nom actuel du bateau de sauvetage d’Audierne. En rassemblant les hommes et les moyens de la Société Centrale des Naufragés et des Hospitaliers Sauveteurs Bretons, et en associant à son action la Société Humaine et des Naufragés de Boulogne, la SNSM - Société Nationale de Sauvetage en Mer héritait, à sa création en 1967, de plus d’un siècle d’histoire du secours maritime, de plus d’un siècle de refus de l’impuissance et de la fatalité.
Les sociétés françaises de sauvetage, trois noms et quelques dates à retenir
1865 : l’État français installe la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN) dont le 1er président est l’amiral Rigault de Genouilly qui en eut l’initiative. L’impératrice Eugénie, comme bienfaitrice, aide la société naissante en offrant deux des premiers canots.
1873 : Henri Nadault de Buffon, arrière-petit-neveu du célèbre naturaliste, lance à Rennes les Hospitaliers Sauveteurs Bretons (HSB)
1967 : les deux sociétés fusionnent pour fonder la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM).
1970 : Association de loi 1901, la SNSM est reconnue d’utilité publique
2015 : La SNSM est le premier armateur de France (Chiffres 2014) :
- 4 400 sauveteurs embarqués bénévoles
- 1 300 nageurs-sauveteurs volontaires détachés l'été pour assurer la sécurité des plages
- 219 stations de sauvetage
- 32 centres de formation et d’intervention
- 7 155 personnes secourues
- 4 925 interventions
2017 : La SNSM fêtera son demi-siècle.
Contact : SNSM - 31, cité d’Antin - 75009 Paris - Tel. : 01 56 02 64 64